Le cerveau humain traite les données plus lentement qu'un vieux modem (traduction)

Résumé : Le cerveau humain présente une caractéristique surprenante : il ne traite l'information qu'à 10 bits par seconde, une vitesse qui pourrait sembler dérisoire à l'ère numérique. Cependant, comme le révèlent les chercheurs Zheng et Meister dans leur étude "The Unbearable Slowness of Being", cette limitation n'est pas un défaut mais une adaptation évolutive cruciale. Bien que nos sens captent des milliards de bits de données chaque seconde, le cerveau filtre intelligemment ces informations pour ne retenir que l'essentiel, privilégiant ainsi l'efficacité à la vitesse pure. Cette caractéristique biologique fondamentale ne peut être contournée même par des technologies avancées comme Neuralink, ce qui a des implications importantes pour le développement de neuroprothèses et notre compréhension du fonctionnement cérébral. Cette découverte souligne que, malgré sa "lenteur" apparente, le cerveau humain reste parfaitement adapté à sa fonction principale : assurer notre survie en traitant efficacement les informations les plus pertinentes.

Cela peut paraître incroyable, mais le cerveau humain traite les informations à une vitesse de seulement 10 bits par seconde ! Oui, mesdames et messieurs, c'est plus lent que la vitesse d'Internet que beaucoup d'entre nous ont dû subir au début de l'ère de la connexion par ligne commutée. Alors que nos sens reçoivent des milliards de bits de données chaque seconde, notre cerveau filtre intelligemment les informations, ne laissant passer que celles qui sont importantes.

Ce n'est pas un hasard. Les chercheurs Jieyu Zheng et Markus Meister expliquent dans leur étude, The Unbearable Slowness of Being, que le cerveau est construit de cette manière pour survivre. Au lieu d'être submergé par un flot de détails, le cerveau dispose d'un système qui lui permet de se concentrer sur ce qui compte le plus. Il nous permet d'agir rapidement et efficacement, sans nous laisser submerger par des informations inutiles.

Des avancées technologiques telles que le Neuralink d'Elon Musk promettent de combler le fossé entre le cerveau et les machines en créant des interfaces neuronales directes. Cependant, l'étude montre que même avec cette technologie, la capacité de traitement naturelle du cerveau reste de 10 bits par seconde. La limite est biologique et non technologique.

Ce goulet d'étranglement est particulièrement important dans des domaines tels que la neuroprothétique. Les dispositifs de restauration de la vision, par exemple, tentent souvent de transmettre des données vidéo brutes au cerveau, ce qui dépasse sa capacité de traitement. Une approche plus pratique consisterait à résumer les informations visuelles en indices exploitables, tels que l'identification d'objets ou de dangers dans l'environnement.

La lenteur du cerveau humain peut sembler un inconvénient dans le monde rapide d'aujourd'hui, mais elle a été suffisante pour assurer la survie de l'humanité tout au long de son histoire. L'évolution a privilégié l'efficacité à la vitesse, permettant au cerveau de se concentrer sur les tâches essentielles sans gaspiller d'énergie. Alors que les machines continuent de nous dépasser en termes de puissance de traitement brute, le cerveau humain reste inégalé dans sa capacité à hiérarchiser les priorités et à s'adapter.

Cette étude soulève une question importante : Pourquoi un cerveau capable d'une telle complexité fonctionne-t-il à un rythme aussi lent ? Zheng et Meister estiment que la compréhension de ce paradoxe pourrait déboucher sur des avancées majeures dans le domaine des neurosciences et de l'intelligence artificielle. Pour l'instant, il est clair que si le cerveau est lent, il est précisément aussi rapide qu'il doit l'être. 

source :

https://betanews.com/2024/12/27/human-brain-data-slow-dial-up-modem/

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