Le FBI affirme avoir utilisé la technologie de reconnaissance faciale pour retrouver et arrêter un individu soupçonné d'avoir pris part aux émeutes du Capitole américain au début de l'année. L'affaire, qui a été signalée pour la première fois par le Huffington Post, se distingue par le fait que le FBI reconnaît avoir utilisé la reconnaissance faciale non seulement pour confirmer l'identité d'un suspect, mais aussi pour la découvrir en premier lieu.
Selon une déclaration sous serment partagée en ligne par le Huffington Post, les agents fédéraux ont retrouvé la trace d'un individu nommé Stephen Chase Randolph en utilisant des images des émeutes diffusées par la foule (notamment celles partagées sur Twitter par un groupe connu sous le nom de SeditionHunters). Ils ont recherché ces images sur le web en utilisant "un outil de reconnaissance faciale open source, connu pour fournir des résultats fiables", et cela les a conduits à une page Instagram publique appartenant apparemment à la petite amie de Randolph, qui contenait "de nombreuses images" du suspect.
Les photos du compte montrent que Randolph porte les mêmes vêtements que sur les photos prises au Capitole. Il s'agit notamment d'un bonnet gris en tricot avec le logo Carhartt brodé en blanc sur le devant. Ce bonnet était essentiel pour suivre les activités de Randolph sur plusieurs vidéos et images, ce qui a conduit les internautes de SeditionHunters à le surnommer #GrayCarharttHat.
La déclaration sous serment du FBI indique que Randolph a été vu en train d'agresser plusieurs agents de la police du Capitole. "En poussant les barricades au sol, le suspect et d'autres personnes ont renversé un agent de l'USCP [...], ce qui a fait que sa tête a heurté les escaliers derrière elle, entraînant une perte de conscience", indique l'article. "Le suspect a ensuite continué à agresser deux autres officiers de l'USCP en les poussant, les bousculant, les saisissant, leur résistant de manière générale et interférant avec leurs fonctions officielles de protection des terrains fermés et restreints du Capitole des États-Unis."
Après avoir trouvé le compte Instagram de la petite amie de Randolph, les agents fédéraux ont trouvé des comptes Facebook appartenant apparemment à des membres de sa famille, révélant le nom complet de Randolph. Ils ont ensuite recoupé son identité avec les dossiers de permis de conduire de l'État et l'ont surveillé à son domicile et sur son lieu de travail, où il a été repéré portant toujours le même chapeau Carhartt.
Pour confirmer la participation de Randolph aux émeutes, deux agents du FBI sous couverture l'ont abordé à son travail le 13 avril. Ils ont entamé une conversation avec Randolph au cours de laquelle il a admis avoir participé aux émeutes, en disant "J'y étais" et "C'était putain de marrant". Randolph a également déclaré avoir vu une policière se faire pousser par les barricades et a suggéré que la policière avait subi une commotion cérébrale parce qu'elle s'était mise en position fœtale. Selon le Huffington Post, Randolph a été arrêté dans le Kentucky une semaine après que cette entrevue a eu lieu.
Cette affaire montre comment le FBI utilise la reconnaissance faciale et les images provenant de la foule pour traquer ceux qui ont participé aux émeutes du 6 janvier. Ces outils ne sont pas toujours nécessaires pour trouver des suspects, mais leur utilisation semble devenir de plus en plus courante. Un article de BuzzFeed News publié au début du mois a révélé que quelque 1 803 agences financées par des fonds publics, dont la police locale et d'État, ont testé le service controversé de reconnaissance faciale Clearview AI avant février 2020. La technologie n'a fait que gagner en notoriété depuis.
source :
https://www.theverge.com/2021/4/21/22395323/fbi-facial-recognition-us-capital-riots-tracked-down-suspect