Deux instituts technologiques suisses ont pris leurs distances par rapport à un projet européen d'application de traçage anti-coronvirus, affirmant qu'il n'est pas assez respectueux de la vie privée.
L'Institut fédéral de technologie de Lausanne (EPFL) et l'EPF de Zurich participent au projet "Pan-European Privacy-Preserving Proximity Tracing" (PEPP-PT), qui regroupe 130 organisations de huit pays. Mais vendredi, l'éminent épidémiologiste de l'EPFL, Marcel Salathé, a tweeté qu'il prenait personnellement ses distances par rapport à ce projet, déclarant que "pour l'instant, le PEPP-PT n'est pas assez ouvert, et il n'est pas assez transparent".
Le Président de l'EPFL, Martin Vetterli, a confirmé à la télévision suisse RTS que son institution cherchait une autre solution. Vendredi soir, le site heidi.news a annoncé que l'EPFZ se retirait également.
Le PEPP-PT est l'un des nombreux projets développés dans le monde pour lutter contre le coronavirus par le biais des smartphones. L'idée est de développer une application permettant aux smartphones de communiquer anonymement entre eux grâce à la technologie Bluetooth. Si une personne est testée positive au coronavirus, toutes les personnes avec lesquelles elle a été en contact les jours précédents pourraient être alertées afin de s'isoler et de se faire tester.
L'EPFL et l'ETH Zurich mettent actuellement leurs énergies dans un autre système appelé DPT3. Celui-ci est développé par une équipe de 26 chercheurs européens dirigée par le professeur Carmela Troncoso à l'EPFL. La principale différence avec le DPT3 est que les données doivent être stockées de manière décentralisée dans les téléphones plutôt que de manière centralisée, ce qui est considéré comme une meilleure garantie de la vie privée.
source :
https://www.swissinfo.ch/eng/coronavirus-science_swiss-pull-out-of-european-contact-tracing-app-project/45699230