Résumé : Meta fait face à une action en justice de Strike 3 Holdings et Counterlife Media, qui accusent l'entreprise d'avoir illégalement téléchargé près de 2 400 films pornographiques depuis 2018 via un « réseau furtif » pour entraîner secrètement une version adulte de son modèle d'IA Movie Gen, exigeant 359 millions de dollars en dommages et intérêts. Meta rejette catégoriquement ces allégations, demandant le rejet de la plainte et arguant que les quelques téléchargements étaient probablement pour un « usage personnel » par ses employés ou contractuels, sans rapport avec la formation de l'IA, d'autant plus que les recherches sur la vidéo générative ont commencé des années après les faits présumés, et que ses politiques interdisent la génération de contenu adulte.
Il y a eu plusieurs cas où des entreprises d'IA ont été poursuivies en justice. Meta a été assigné en justice une nouvelle fois en juillet, par Strike 3 Holdings et Counterlife Media, créateurs de marques populaires de divertissement pour adultes telles que Vixen, Tushy, Blacked et Deeper.
Selon TorrentFreak, ces entreprises affirment que Meta a téléchargé au moins 2 369 de leurs films depuis 2018 pour entraîner son IA.
Cette plainte fait suite à un procès intenté contre Meta par un groupe d'écrivains en 2024. Lorsque cette affaire a révélé les activités de téléchargement illégal de Meta, Strike 3 Holdings a procédé à une vérification de ses outils de suivi BitTorrent conçus pour détecter les violations des droits d'auteur de ses vidéos. Cette vérification a permis d'identifier plusieurs adresses IP d'entreprise appartenant à Meta. Il est également allégué que Meta aurait dissimulé un « réseau furtif » de 2 500 « adresses IP cachées ».
Pourquoi Meta voudrait-il utiliser près de 2 400 vidéos pornographiques pour entraîner son IA ? Strike 3 affirme que c'était pour entraîner secrètement une version adulte non annoncée de son modèle d'IA qui fait fonctionner Movie Gen. Le producteur réclame donc 359 millions de dollars de dommages et intérêts.
Meta nie bien sûr toutes les accusations et a demandé le rejet de la plainte. La société a fait remarquer que Strike a été qualifié par certains de « troll des droits d'auteur » qui intente des procès abusifs.
Le géant des réseaux sociaux a présenté plusieurs arguments pour se défendre. Il fait remarquer que 2018, année où Strike 3 affirme que les infractions ont commencé, précède de plusieurs années le début des recherches de Meta sur les LLM et la vidéo générative, qui ont débuté en 2022.
Il est également important de noter que les conditions d'utilisation de Meta interdisent la génération de contenu pour adultes par ses IA.
En ce qui concerne les adresses IP utilisées comme preuves, Meta affirme que le faible nombre de téléchargements (environ 22 par an en moyenne sur des dizaines d'adresses IP Meta) indique clairement que les vidéos ont été téléchargées via torrent à des fins personnelles. Dans l'affaire de piratage des écrivains, par exemple, Meta admet avoir utilisé l'ensemble de données Book3, une compilation de 37 Go contenant 195 000 livres protégés par le droit d'auteur, pour entraîner ses modèles de langage.
Avec des dizaines de milliers d'employés et de nombreux sous-traitants, visiteurs et tiers accédant quotidiennement à Internet chez Meta, l'entreprise affirme qu'il est impossible de savoir qui a téléchargé les vidéos et s'il s'agissait d'employés de Meta.
Il est également reproché à un sous-traitant de Meta d'avoir reçu pour instruction de télécharger du contenu pour adultes chez son père. Meta fait valoir qu'il n'y a aucune raison pour qu'un ingénieur en automatisation soit amené à rechercher du matériel de formation à l'IA dans le cadre de ses fonctions, en particulier chez son père, et qu'il s'agissait manifestement d'un cas d'utilisation à des fins personnelles.
« Ces affirmations sont irrecevables non seulement en raison de l'absence de faits à l'appui, mais aussi parce que la théorie de la responsabilité avancée par les plaignants n'a aucun sens et ne peut être conciliée avec les faits qu'ils invoquent. L'ensemble de la plainte contre Meta devrait être rejetée sans préjudice », conclut Meta.
En août, Anthropic a accepté de verser 1,5 milliard de dollars à des écrivains pour avoir prétendument utilisé des livres piratés pour la formation LLM. Apple, quant à elle, a été poursuivie en justice par des écrivains en septembre pour avoir utilisé un ensemble connu de livres piratés pour former son OpenELM LLM.
traduction de :
https://www.techspot.com/news/110070-meta-denies-torrenting-2400-porn-movies-ai-training.html
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