Facepalm : Combien cela doit être frustrant de se conformer à une loi pour ensuite être sanctionné financièrement, tandis que ceux qui la bafouent sont récompensés. C'est ce qui se passe au Royaume-Uni, où les récentes règles de vérification de l'âge ont fait perdre du trafic aux sites qui ont mis en œuvre ces mesures au profit de ceux qui ne l'ont pas fait.
En juillet, la loi britannique sur la sécurité en ligne (UK Online Safety Act) a imposé aux sites proposant du contenu pour adultes, notamment les sites pornographiques et même les plateformes de réseaux sociaux, de mettre en place des systèmes efficaces de vérification de l'âge. Cela signifie que les fenêtres contextuelles « cliquez ici si vous avez plus de 18 ans » ne suffisent plus : les visiteurs doivent fournir des selfies, des pièces d'identité officielles ou d'autres moyens d'identification officiels.
La plupart des grands sites pornographiques tels que Pornhub et Xhamster ont depuis mis en place des systèmes de vérification de l'âge afin de se conformer à la loi, mais d'autres ne l'ont pas fait, souvent parce qu'ils n'en ont pas les moyens, qu'ils craignent une baisse du nombre de visiteurs ou simplement parce qu'ils se fichent des règles britanniques.
L'autorité de régulation Ofcom a le pouvoir d'imposer des amendes pouvant atteindre 18 millions de livres sterling (24,1 millions de dollars) ou 10 % du chiffre d'affaires mondial aux entreprises qui refusent de se conformer à cette obligation. Les cadres dirigeants de ces entreprises pourraient également être tenus pénalement responsables s'ils enfreignent les règles à plusieurs reprises et risquent jusqu'à deux ans de prison, ce qui contraint certaines entreprises à cesser complètement d'offrir leurs activités au Royaume-Uni.
Il n'est pas surprenant d'apprendre que, malgré les promesses des sociétés tierces chargées de la vérification de l'âge de ne pas conserver les données des utilisateurs ni de connaître les pages qu'ils visitent, beaucoup de gens ne sont pas enclins à fournir des informations d'identification ou des scans faciaux avant de satisfaire leur fétichisme des pieds (ou autre). Bien que les VPN soient toujours une option, de nombreux amateurs de pornographie ne visitent tout simplement plus les sites qui imposent des vérifications d'âge et recherchent plutôt ceux qui ne respectent pas ces dispositions.
Le Washington Post a trouvé des arguments pour étayer cette affirmation. Il a examiné les 90 principaux sites pornographiques en fonction des données IP britanniques à l'aide de la plateforme de classement Similarweb. Il est apparu que 14 d'entre eux ne disposaient toujours pas de systèmes de vérification d'âge complets, et comme on pouvait s'y attendre, le trafic vers ces sites en infraction a explosé au cours des deux derniers mois, l'un d'entre eux ayant même doublé son nombre de visites depuis le Royaume-Uni. Il ne fait guère de doute qu'une grande partie de ce trafic vient de leurs concurrents qui ont désormais mis en place des contrôles d'identité, ce qui signifie qu'ils perdent des visiteurs, des revenus publicitaires et de l'argent en raison du coût de ces dispositifs.
L'Ofcom enquête déjà sur quatre sociétés qui gèrent collectivement 34 sites pornographiques afin de déterminer si elles ont mis en place des mesures efficaces de vérification de l'âge. Et bien qu'une pétition signée par plus de 533 000 personnes demande l'abrogation de la loi sur la sécurité en ligne, vous pouvez être sûr que cela n'arrivera jamais.
Le Royaume-Uni n'est pas le seul pays où les contrôles de l'âge suscitent des inquiétudes. Aux États-Unis, leur utilisation croissante soulève des questions sur la sécurité, la confidentialité et l'évolution des limites de la liberté sur Internet.
traduction de :
https://www.techspot.com/news/109287-uk-porn-viewers-ditch-age-verified-sites-rule.html
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