Après des années d'ingérence dans internet et de censure de tout ce qui se passe à gauche et à droite, la Chine veut maintenant introduire un nouveau protocole internet favorable à l'autoritarisme.
Le Financial Times a récemment obtenu l'accès à plusieurs documents sur ce protocole.
Huawei, le ministère chinois de l'industrie et des technologies de l'information (MITT), ainsi que les sociétés d'État Unicom et China Telecom ont élaboré la proposition et l'ont présentée à l'Union internationale des télécommunications (UIT) des Nations unies.
Il s'est avéré que la Russie et peut-être l'Arabie Saoudite étaient favorables à la proposition, tandis que des nations comme les États-Unis et le Royaume-Uni ont exprimé leurs préoccupations.
D'après ce que disent les concepteurs du protocole, celui-ci pourrait être normalisé lors d'une conférence qui se tiendra en Inde plus tard dans l'année, les essais du protocole commençant au début de 2021.
Dans l'ensemble, la nouvelle proposition de la Chine affirme que l'internet doit rattraper son retard et que les "conceptions actuelles sont manifestement insuffisantes".
Compte tenu du fait que l'architecture technique sous-jacente d'internet n'a pas vraiment changé depuis longtemps, les réflexions de la Chine visant à moderniser l'ensemble de l'infrastructure semblent être une étape nécessaire à franchir. La proposition préconise un internet évolué qui a amélioré la sécurité et l'efficacité tout en prenant en charge les hologrammes ainsi que la stabilité de la latence.
Enfin, le nouveau protocole vise à intégrer les interactions entre ManyNets (réseaux de l'IoT et satellites) et internet de manière transparente.
Mais la nouvelle proposition suscite de vives inquiétudes, qui ont même été soulignées par des pays comme les États-Unis et le Royaume-Uni. La nouvelle proposition, si elle est acceptée au niveau mondial, donnera aux gouvernements le pouvoir ultime sur l'accessibilité d'internet dans leur pays.
Une telle architecture "descendante" de l'internet conduira à une censure potentielle d'internet. De nombreux pays pratiquant déjà une censure flagrante, en particulier la Chine, l'idée de donner plus de pouvoir au gouvernement d'un pays sur l'accessibilité d'internet n'est peut-être pas la plus sage des solutions.
Il convient également de noter que des gouvernements autoritaires comme la Russie s'orientent déjà vers une "cyber-souveraineté". Par exemple, la Russie a déjà testé son propre Internet, fortement contrôlé.
À ce stade, la nouvelle proposition de la Chine, tout en promettant l'espoir d'un avenir meilleur, pourrait permettre aux pays de pratiquer facilement la censure sur Internet.
source :
https://reclaimthenet.org/china-proposes-a-new-internet-protocol/amp/