Coronavirus : l'Allemagne en désaccord avec Apple sur le traçage des contacts sur smartphone (traduction)

BERLIN (Reuters) - L'Allemagne a choisi une technologie maison pour le dépistage des infections par le coronavirus sur les smartphones, en contradiction avec Apple qui a refusé, pour des raisons de protection de la vie privée, de prendre en charge la nécessaire communication à courte portée sur les iPhones.

Le gouvernement a déclaré aux législateurs qu'il avait choisi un concept développé pour l'Institut Robert Koch - l'agence qui dirige la riposte de l'Allemagne en matière de santé contre le coronavirus - qui permettrait de conserver les données personnelles sur un serveur central.

Les pays du monde entier se précipitent pour lancer des applications de recherche numérique des contacts afin d'identifier avec qui une personne infectée a été en contact dans le cadre des efforts visant à ralentir la propagation de la pandémie.

En Europe, les gouvernements souhaitent utiliser le Bluetooth entre les appareils pour mesurer le risque d'infection, mais les approches diffèrent quant à savoir si ces contacts doivent être enregistrés sur les appareils ou sur un serveur central.

L'Allemagne, a déclaré le législateur à Reuters, a soutenu la plateforme centralisée développée par le consortium PEPP-PT (Pan-European Privacy-Preserving Proximity Tracing) et une application construite par l'un de ses membres, l'Institut Fraunhofer Heinrich Hertz.

"Cette solution nécessite le stockage centralisé de données anonymes, mais représente une approche viable en termes de protection et de sécurité des données", a déclaré Tankred Schipanski, porte-parole des conservateurs de la chancelière Angela Merkel pour les affaires numériques.

Apple a cependant refusé que de telles applications puissent surveiller via Bluetooth en arrière-plan. Apple et Google ont proposé des modifications qui permettraient de mieux prendre en charge les applications décentralisées basées sur les appareils.

"La chancellerie est en pourparlers avec Apple mais aucune solution n'est en vue pour l'instant", a déclaré la députée de l'opposition Anke Domscheit-Berg après que la commission parlementaire des affaires numériques ait été informée par un représentant du gouvernement, mercredi.

SCHISME EUROPÉEN

Idéalement, ces applications nationales de recherche des contacts devraient être interopérables, ce qui leur permettrait de "se parler" par-delà les frontières et de lever les restrictions sur les voyages qui ont réduit l'activité économique à néant.

Mais l'Europe s'est divisée en deux camps, l'Allemagne, la France, l'Italie et la Grande-Bretagne soutenant des solutions centralisées.

La France s'est opposée à Apple pour le suivi par Bluetooth, tandis que Thierry Breton, le chef de l'industrie de l'Union européenne, a déclaré au PDG d'Apple, Tim Cook, que les applications développées par les gouvernements devraient fonctionner sur ses appareils.

Les leaders de la communauté des experts se sont, quant à eux, fermement prononcés contre une approche centralisée, avec 300 scientifiques qui ont signé cette semaine une lettre ouverte affirmant que cela "permettrait une surveillance sans précédent de la société dans son ensemble".

Un autre protocole décentralisé, appelé "Decentralised Privacy-Preserving Proximity Tracing" (DP-3T ici), sera utilisé pour une application suisse et pourrait être adopté par l'Autriche, dont l'application Stopp Corona a été téléchargée 400 000 fois.

source :
https://www.reuters.com/article/us-health-coronavirus-europe-tech/germany-at-odds-with-apple-on-smartphone-coronavirus-contact-tracing-idUSKCN2251MR

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