Tristan Nitot : Facebook et Google sont des chevaux de Troie

Le petit Google est passé du statut de curiosité innovante à celui de géant qui sait tout de nous : ce à quoi on pense (Search), à qui on écrit (GMail), avec qui on a rendez-vous (Calendar), à qui on téléphone (Android), notre position GPS en permanence (Google Maps), la température à la maison (Nest), notre historique de navigation, nos mots de passe Web (Chrome) et bien d’autres choses dont la liste est bien trop longue pour tenir ici.

Avec le temps, on ne parle plus d’informatique mais de “Digital” (alors qu’on devrait dire “numérique”, le mot “digital” signifiant “en rapport avec les doigts”). On pensait que le numérique nous libérerait ? Il n’en n’est rien. Il suffit de se faire éjecter de son compte Gmail ou Facebook pour réaliser que nous n’avons pas les clés de nos vies devenues de plus en plus numériques. L’arrivée d’Amazon Echo et de Google Home ne va faire qu’empirer les choses. Tous les services — souvent gratuits — offerts par les géants de l’Internet sont destinés à deux choses : devenir indispensables et collecter nos données pour nous afficher de la publicité ciblée. On reprend le business model de TF1 (« vendre du temps de cerveau disponible à Coca Cola », disait son patron Patrick Le Lay) et on l’applique à chaque internaute, chaque possesseur de smartphone. Nous ne sommes pas les clients des de Google et de Facebook, nous en sommes la matière première.

Pour chacun de nous, Facebook et Google sont des chevaux de Troie, des pièges déguisés en cadeaux. Avec l’extension des services à des appareils qui capturent nos données, comme les smartphones ou des enceintes intelligentes, c’est pire encore : ce sont des chevaux de Troie qu’on achète. Comme les troyens, mais en moins intelligents, puisqu’on achète à prix d’or des appareils qu’on porte sur soi ou qu’on installe dans son salon pour qu’ils capturent nos données personnelles.

Je ne crois pas qu’il faille non plus laisser tomber nos ordinateurs et nos smartphones. Par contre, il est urgent de prendre conscience que nous devenons ultra-dépendant des géants de l’Internet.

Tristan Nitot

Sauce

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